Dernier verre avec Mulika
Entretien avec Maisha Maene, réalisateur de Mulika
Quel a été le point de départ de Mulika ?
L’idée du film m’est venue au cours de mes questionnements sur l’avenir du Congo, un pays qui possède d’énormes ressources en minerais, dont la population ne profite absolument pas. En tant que cinéaste afro-futuriste, je souhaite imaginer l’avenir de mon pays ainsi qu’un moyen de sortir de l’actuelle exploitation en se reconnectant à nos cultures et à nos ancêtres.
Pouvez-vous nous parler un peu de l’afro-futurisme ?
L’afro-futurisme est une projection dans l’avenir et une représentation de l’Afrique du futur à travers une construction mythique d’un avenir connecté à la culture et au rêve africains.
Votre film évoque la question des grandes ressources minières du Congo et le fait que la population n’en bénéficie pas. Espérez-vous que votre film engage un dialogue sur le sujet ?
Oui, ce film est un bon outil pour engager un dialogue sur la question des minerais au Congo, et aussi pour envisager des solutions à ce problème, à travers une projection dans le futur. J’ai eu de bons échanges avec le public congolais lorsque j’ai présenté le film à Goma, ainsi qu’avec d’autres publics.
Avez-vous de nouveaux projets en tête ?
Mon prochain projet s’intitule The Man Who Dreams the Space. C’est un long métrage documentaire qui parle de Keka, un ingénieur africain génial qui rêve d’aérospatiale dans un pays plongé dans les affres de la guerre à cause de la grande richesse en minerais de son sous-sol. Troposhère, une série de fusées fabriquées en République démocratique du Congo, à Kinshasa, est une initiative de Keka Aerospace, une filiale de l’entreprise Développement Tous Azimuts. L’objectif de Keka est de mettre en orbite des satellites congolais, mais il peine à obtenir du gouvernement congolais les financements qui lui permettraient de concrétiser son rêve.
Quel est votre court métrage de référence ?
Until the Quiet Comes de Khalil Joseph.
Que représente pour vous le festival de Clermont-Ferrand ?
Clemont-Ferrand est un des plus grands festivals du court métrage du monde. Pour moi, présenter Mulika à ce festival est une excellente occasion d’échanger avec un public plus large sur cet aspect singulier de l’histoire du Congo.
Pour voir Mulika, rendez-vous aux séances de la compétition internationale I6.