Dîner avec On n’est pas des animaux
Entretien avec Noé Debré, réalisateur de On n’est pas des animaux
Comment vous est venue l’inspiration pour On n’est pas des animaux ?
Comme dans le film, j’ai un copain dont l’ex petite amie a créé un compte Instagram extrêmement populaire pour militer en faveur de l’orgasme féminin. Je trouvais cette situation cocasse. Par ailleurs, j’avais très envie de tourner avec Thomas Blumenthal et Vincent Macaigne en duo.
A quel point êtes-vous intéressé par les thématiques du sentiment et de l’animalité dans les rapports humains ?
Je crois que ce qui m’intéresse au fond, c’est la façon dont des considérations théoriques peuvent influencer le comportement des gens et parfois, leur pourrir la vie. Je trouve très touchant le spectacle d’hommes et de femmes qui peinent à vivre en accord avec leurs principes.
Comment avez-vous construit les personnages et pensé les dialogues, en particulier sur les questions de confiance en soi et de défiance aux autres ?
J’avais écrit un scénario dialogué assez « nu », qui laissait beaucoup de place aux acteurs. On a fait plusieurs lectures avec Thomas et Vincent pour qu’ils trouvent leurs personnages et fassent des propositions. Le scénario s’en est trouvé beaucoup enrichi. Puis, sur le plateau, on était en équipe très réduite, ce qui nous a donné du temps pour improviser à l’intérieur des scènes. Une grande partie du film provient des acteurs, ce qui était exactement le but de cette expérimentation.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans la dépression et envisagez-vous de réaliser d’autres films mettant en scène un personnage en dépression ?
Je ne voyais pas vraiment la dépression comme un des thèmes centraux du film, c’est l’interprétation très touchante de Thomas Blumenthal qui a apporté cette couleur !
Y a-t-il une suite à On n’est pas des animaux ?
Non, je ne pense pas. C’est vraiment une petite fable sans prétention, comme un croquis.
Quel est l’avenir du format court métrage d’après vous ?
Je ne sais pas mais je l’espère riche ! J’aime de plus en plus le court métrage. C’est un espace rare car complètement émancipé du marché. C’est là que je découvre les expérimentations stylistiques les plus audacieuses. J’ai peur que la dépendance croissante du cinéma vis-à-vis des plateformes entraîne une homogénéisation des films. Le court métrage n’a besoin de personne, c’est réjouissant.
Demain on reconfine, quels plaisirs culturels conseillez-vous pour échapper à l’ennui ?
Je vous conseille de vous abonner à MUBI et à la Cinetek bien sûr ! Et puis, si je peux me permettre une page d’auto-promotion, il y a la série Parlement sur france.tv, à laquelle j’ai contribué et dont je suis très fier.
Pour voir On n’est pas des animaux, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F12.