Dîner avec Safe (En sécurité)
Entretien avec Ian Barling, réalisateur de Safe (En sécurité)
Comment est né Safe ? Qu’est-ce qui vous a intéressé dans cette relation père/fils ?
L’idée est née de l’envie de raconter une histoire à propos de ma ville natale et des gens qui l’ont faite. J’étais aussi intéressé, à travers le récit d’une relation père/fils, par une sorte de re-création ou d’exploration hypothétique du lien fêlé entre mon père, absent la plupart du temps, et moi. Le scénario originel était très différent de ce que nous avons tourné au final. C’est quand je suis tombé sur le casino désaffecté et parfaitement dévasté qu’on voit dans le film que je me suis décidé à réécrire le scénario pour tirer profit de cet espace impressionnant et envoûtant.
Aviez-vous dès l’écriture Will Patton en tête ? Comment l’avez-vous convaincu de participer au film ?
J’ai écrit le film pour Will Patton. Il y a des années, pendant ma première année en école de cinéma, j’ai rencontré Will dans un café et je lui ai timidement demandé son mail, qu’il a bien voulu me donner. On est resté en contact plusieurs années, pendant lesquelles je lui ai envoyé diverses idées d’histoires. Le moment où j’ai trouvé la bonne histoire a coïncidé avec celui où son agenda se libérait, et il a eu la témérité de voyager jusqu’à Atlantic City pour jouer dans mon film. Je lui voue une éternelle gratitude pour son engagement, son immense générosité et son talent. C’est peu dire que j’ai beaucoup appris en travaillant avec lui.
Le spectateur a l’impression d’espionner les personnages. Comment avez-vous obtenu cet effet quasi voyeuriste avec la directrice de la photographie ?
Ma chef opératrice Anna Franquesa-Solano et moi, on a beaucoup parlé de l’effet d’anesthésie visuelle qu’on souhaitait produire sur le spectateur. Le but était de créer un langage visuel fragmentaire mais élégant, clinique mais voyeuriste, qui donne à voir une notion de réalisme et de sincérité aux personnages, aux situations et aux lieux, mais qui en même temps mette le spectateur à la place d’une sorte d’espion, afin de rajouter de la pression sur les personnages, lesquels sont presque tous impliqués dans un crime.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marqué ?
Bien que très différent sur la forme de Safe, les courts de Jonas Carpignano, notamment A Ciambra (2014), m’ont très fortement touché et me restent en mémoire.
Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?
Honnêtement, je n’en ai aucune idée. Tout me va, pourvu que ça me tienne en haleine tout le long.
Pour voir Safe(En sécurité), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I11.