Goûter avec J’avais un camarade
Entretien avec Janloup Bernard, réalisateur de J’avais un camarade
Pourquoi avoir choisi de situer votre histoire dans une école militaire ? Est-ce un milieu que vous connaissez bien ?
Dans mes courts métrages précédents, je m’intéressais déjà à des mondes exclusivement masculins. En situant l’histoire dans une institution militaire je voulais explorer le thème de la virilité d’une manière plus radicale et plus stylisée. Certains membres de ma famille sont passés par ces écoles, j’étais jeune et j’en avais un écho lointain et mystérieux, j’ai dû me mettre à jour pour l’écriture de ce film. Mais c’est un monde qui se protège beaucoup.

Bakary est un transfuge de classe et un fana-mili : il est fasciné par l’univers militaire et veut absolument s’intégrer. Mais il va apprendre à ses dépens que le mérite ne suffit pas.

De manière assez classique pour les trois rôles principaux. Pour constituer la famille traditionaliste et le groupe de bizuths ça été plus compliqué mais j’ai pu compter sur l’aide de Laeticia Genton pour trouver des jeunes figurants motivés dans le Lot-et-Garonne et de Manon Hirigoyen pour constituer un groupe homogène, notamment via le travail autour du chant.


J’imagine que c’est différent à chaque projet. Souvent j’ai un intérêt »réaliste » pour un milieu ou des personnages et puis je cherche la forme la plus adapté pour raconter leurs histoires.

Pour J’avais un camarade, j’ai re-regardé The Big Shave de Scorsese. C’est assez impressionnant de se dire que c’est son film de fin d’études. C’est un film très radical, très formel et, en même temps, un commentaire terrible sur son époque.

Si seulement je savais…
Pour voir J’avais un camarade, rendez-vous aux séances de la compétition nationale F1.
