Breakfast avec Det Er i Jorden (C’est dans la terre)
Entretien avec Casper Kjeldsen, réalisateur de Det Er i Jorden (C’est dans la terre)
Le thriller est-il votre genre de prédilection en tant que réalisateur ?
Je n’ai pas de genre de prédilection en tant que réalisateur, mais à chaque fois que je fais un film, j’ai tendance à graviter vers l’horrible et le terrifiant. Je trouve que le langage cinématographique de ces genres est très maximaliste, fait pour mettre le public en face de quelque chose de fort, et pour le tenir en haleine. J’adore travailler dans un espace où l’on créé un sentiment qui engloutit le public, non pas à travers le récit, mais grâce au langage du cinéma.
À quels effets avez-vous eu recours pour amplifier la tension dans Det Er i Jorden ? Comment avez-vous travaillé sur l’ambiance musicale ?
Le paysage sonore et les compositions musicales sont créés en opposition à la caméra. C’est comme une danse, où la caméra et le montage sont très minimalistes et les éléments auditifs sont très volumineux. D’après moi, c’est ce qui créé la tension, car on a plutôt l’habitude d’utiliser la caméra et la mise en scène pour indiquer quand avoir peur. Mais si on ne peut pas décoder quand sursauter à partir de ce qu’on voit à l’écran, c’est à la musique de nous faire peur. Cette danse, à mon avis, est ce qui permet de tenir le public en haleine.
Pourquoi vous intéressiez-vous à la relation père-fille, et envisagez-vous d’explorer cette relation dans de prochains projets ?
La relation entre le père et la fille est le film. Et c’est ce qui m’a donné envie d’écrire et réaliser ce film. Je trouve que leur conflit est intrinsèquement universel. Chaque enfant sait ce que ça fait de douter du bien-être d’un de ses parents. Le récit et la nature allégorique des images sont censées mettre tout cela au jour et donner la possibilité au public de projeter ses propres relations sur les personnages. Je pense que c’est ça qui m’a intéressé dans cette histoire et dans la manière de raconter cette relation.
Quelle est l’importance de l’acceptabilité du suicide dans Det Er i Jorden ?
Ma mère travaille depuis de nombreuses années avec les services de prévention du suicide et j’en ai donc toujours parlé ouvertement dans ma vie. Mais je n’ai jamais vu ça comme un suicide dans mon film. Ce ne sont que des images et des conséquences. Le père agit-il vraiment de son plein gré ? Ou bien est-ce seulement le moment venu pour lui de quitter ce monde ? Nous nous acheminons tous vers la tombe que nous nous creusons nous-mêmes.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marqué ?
Il y a de nombreux court-métrages qui m’ont marqué ! Dernièrement, The Owl, de Simon Pontén & Joakim Behrman, Sudden Light de Sophie Littman, et The Painter de Hlynur Pálmason. Parmi les court-métrages qui m’accompagnent depuis longtemps, il y a ceux de David Lynch (The Cowboy and the Frenchman dans Les Français vus par les Français, Rabbits, etc.), Ils attrapèrent le bac de Carl th. Dreyer, Un chien andalou de Luis Bunuel, The Perfect Human de Jørgen Leth et Images d’une libération de Lars Von Trier.
Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?
C’est très difficile de répondre à cette question, et ça me paraît aussi impossible à formuler qu’il est difficile de faire un bon film.
Pour voir Det Er i JordenC’est dans la terre), rendez-vous aux séances de la compétition labo L2.