Goûter avec Night of the Living Dread (Terreurs nocturnes)
Entretien avec Ida Melum, réalisatrice de Night of the Living Dread (Terreurs nocturnes)
On peut facilement se reconnaître dans Night of the Living Dread. Est-ce votre propre expérience des angoisses qui vous a inspirée ?
Absolument. Je trouve très fascinant qu’on puisse passer une journée parfaitement normale, puis, en tout cas dans mon cas, se mettre à gamberger dès qu’on pose la tête sur l’oreiller. J’ai toujours été une enfant anxieuse, et il m’arrive encore d’en souffrir de temps en temps. C’est pourquoi je voulais en faire un film, et surtout, m’amuser avec ce thème. J’espère que le film aidera les gens à se rappeler qu’on fait tous des erreurs et qu’il ne faut pas trop se prendre au sérieux.
Entre autres qualités remarquables du film, le timing des gags. Comment avez-vous mis en place ce résultat avec la monteuse ?
Moi et Lesley Posso, ma merveilleuse monteuse, on a étroitement collaboré des premières étapes de dessin jusqu’à la finalisation du film. La plupart des gags étaient là depuis le début, mais nous n’étions sûres, ni de les garder ni, le cas échéant, d’où les placer, avant de commencer réellement à tourner l’animation. Quelques-uns sont restés tels quels, mais pour les autres, on essayait toujours de les bidouiller en changeant un son ou en modifiant le découpage jusqu’à ce que ça colle. Et si les gags ne fonctionnaient toujours pas, on les coupait. Lesley a fait un travail formidable sur le timing comique et le rythme global du film, elle me rappelait de prendre soin de noter tout ce qui me faisait rire la première fois, parce qu’il était clair que je l’oublierais au bout d’une centaine de visionnages.
Pouvez-vous nous parler de votre technique d’animation ?
J’adore l’image par image, ça a beaucoup de charme. Mais je voulais en faire un peu plus en tant que cinéaste d’animation. J’ai donc décidé pour ce film de faire les visages en 2D. Ça a été un défi pour moi et Rich Farris, l’animateur en chef, car nous ne pouvions pas nous fier aux expressions faciales en animant les marionnettes. Nous avons mis l’accent sur le langage corporel, ce qui, je crois, rend le jeu et les émotions plus claires à la fin. Et les têtes en 2D rendent l’animation plus dynamique, ce dont je suis très contente.
Y a-t-il un court métrage qui vous a particulièrement marquée ?
J’ai toujours été très fan de It’s About Spending Time Together d’Ainslie Henderson. C’est un court en stop motion sur un souvenir douloureux de son enfance. Pour l’essentiel, il s’agit d’une scène familiale en voiture, et je trouve que le film arrive à trouver la comédie dans le tragique, c’est quelque chose que j’aime, que j’essaie d’accomplir dans mon propre travail. Un bon jour, le film me fera rire, et un jour où je suis plus émotive, j’aurai la larme à l’œil. Je montre ce film à tout le monde.
Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon film ?
Pas facile. Si un film me fait rire et pleurer, en général c’est gagné. Mais par dessus tout, je pense que c’est le cœur. Même si le sujet est difficile à comprendre ou l’intrigue un peu tarte, si le film a du cœur, ce sera difficile pour moi de ne pas l’aimer.
Pour voir Night of the Living Dread (Terreurs nocturnes), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I9.