Goûter avec 48 Hours (48 heures)
Entretien avec Azadeh Moussavi, réalisatrice de 48 Hours (48 heures)
Le film raconte avec beaucoup d’émotion le combat d’un père. Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?
Le film s’inspire de mon enfance, des deux années que mon père, journaliste, a passées en prison.
Comment avez-vous trouvé les acteurs ? Et comment avez-vous travaillé avec eux pour recréer cette subtile dynamique familiale ?
Dans le film, le personnage féminin doit travailler, elle est très active, j’ai pris une actrice très connue en Iran, très compétente, qui déborde naturellement d’énergie, ce qui crée un contraste avec l’homme, qui est emprisonné depuis plusieurs années, qui devait dégager moins d’énergie, et avoir une certaine dureté dans l’expression : j’avais vu cet acteur dans le film A Man of Integrity, de Mohammad Rasoulof, qui était présent au festival de Cannes. Pour l’enfant, j’ai fait passer des auditions à plusieurs jeunes actrices avant de rencontrer cette petite fille, qui avait tourné dans une publicité. J’aimais beaucoup son visage, et elle était très intelligente. Je suis allée chez elle pour faire des jeux, et entre les jeux, je lui faisais peu à peu répéter des scènes du film. Pour les enfants, il faut que tout cela soit comme un jeu. On a répété avec les deux acteurs adultes, mais l’enfant a seulement répété avec l’actrice, et n’a pas vu l’acteur avant le moment du tournage, car je voulais qu’ils soient étrangers l’un à l’autre.
Quel est votre parcours de réalisatrice ? Quelles histoires avez-vous envie de raconter ?
J’ai réalisé deux films documentaires, dont l’un, intitulé Finding Farideh, a représenté le cinéma iranien aux Oscars 2020. J’ai aussi quatre courts métrages de fiction, et mon film précédent, The Visit, était également présenté au festival de Clermont – ce sera donc la deuxième fois que j’irai à ce festival. J’aime les histoires qui parlent de notre société. Et surtout les histoires autobiographiques.
Quelles sont vos influences cinématographiques ?
Les frères Dardenne et les films de Abbas Kiarostami.
Quel est votre prochain projet ?
J’ai écrit un scénario de court métrage inspiré par les récents événements en Iran, ce qui n’est pas sans rapport avec mes films précédents.
Quel est votre court métrage de référence ?
Les premiers courts métrages qui m’ont marquée étaient ceux de Krzysztof Kieślowski.
Que représente pour vous le festival de Clermont-Ferrand ?
D’une façon générale, je pense que la communauté artistique n’a pas de frontières et forme une grande famille. Les festivals sont l’occasion de rassembler les membres de cette famille pour favoriser les échanges culturels. J’espère y créer des liens pour produire mon prochain film.
Pour voir 48 Hours (48 heures), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I5.