Goûter avec Jam (Ça coince)
Entretien avec Brendan Canty, réalisateur de Jam (Ça coince)
J’ai remarqué que Sam Lazar s’est chargé de l’écriture du film, tandis que vous vous êtes occupé de la réalisation. Comment s’est passée votre collaboration ? Avez-vous développé l’idée ensemble, ou vous êtes-vous impliqué en tant que réalisateur une fois le scénario écrit ?
Je suis arrivé sur le projet une fois le scénario écrit, donc je n’avais pas discuté avec Sam avant cela. Mais, il a eu la gentillesse de me faire confiance et de me laisser apporter quelques modifications au scénario et le réorganiser un peu pour qu’il corresponde davantage à ma vision des choses. J’ai aussi fait en sorte que le film sonne un peu plus « irlandais » (Sam est américain).
Avez-vous demandé à l’actrice principale d’enregistrer la voix que nous entendons dans la voiture ? Cela a-t-il été un processus étrange ?
Oui ! Danielle Ryan était très drôle et détendue, donc cela a été très facile de travailler avec elle, et pas du tout bizarre. L’enregistrement a eu lieu avant la première répétition et Shane Connaughton (qui joue son grand-père) est arrivé au milieu de l’enregistrement. Avant de la rencontrer pour la première fois, il l’avait déjà entendue parler de son vibromasseur de manière explicite. C’était très drôle.
En quoi diriez-vous que Jam se distingue (ou non) de vos films précédents ?
Jam est très différent de mes autres films et c’est ce qui m’a attiré vers ce projet à la lecture du scénario. Je souhaitais relever un défi et essayer de faire quelque chose avec une esthétique plus léchée et un ton plus commercial. J’ai pour habitude de réaliser des films bien plus naturalistes que Jam, mais j’ai toujours envie d’aller de l’avant et de faire des expériences : pour un réalisateur, c’est le meilleur moyen de progresser. J’ai appris énormément de choses en réalisant ce film.
En tant que réalisateur, vous avez tendance à dresser des portraits assez fouillés et en trois dimensions de vos personnages principaux, ce qui n’est pas une mince affaire dans un court métrage. Quels éléments aimez-vous explorer dans votre travail ? Qu’aimez-vous partager avec votre public ?
Merci, c’est très gentil. Il est très important que tous mes personnages semblent parfaitement réels pour le public : je fais toujours très attention à ce qu’aucun ne soit artificiel. Plus les personnages sont en trois dimensions, plus le public sera immergé dans leurs univers. Je pense que le meilleur moyen pour y parvenir ce sont les petits détails. Construire ces personnages petit à petit, de manière organique est un processus qui demande du temps.
Pouvez-vous nous parler de vos projets en cours ?
Je prépare actuellement mon premier long métrage avec BBC Films et Scott Free Productions. C’est un projet terriblement excitant ! Il se déroulera dans l’univers de mon précédent court métrage, Christy, et le tournage devrait avoir lieu l’été prochain.
Que pensez-vous que l’avenir réserve aux courts métrages ?
J’ai vraiment regretté de ne pas pouvoir participer physiquement à des festivals cette année. J’espère sincèrement que les festivals continueront de projeter des courts métrages, aussi bien en ligne qu’en salle, lorsque les choses reviendront à la normale. J’ai quand même pu regarder bien plus de courts métrages que d’habitude cette année. Le plus difficile avec les courts métrages reste d’aller à la rencontre du public, et j’ai le sentiment que ces plateformes en ligne ont eu un effet vraiment positif.
Si nous devions être à nouveau confinés, quel petit plaisir culturel ou artistique nous recommanderiez-vous pour tromper l’ennui ?
Sans grande surprise, je n’avais jamais vu autant de films que lors de ces confinements. Qui aurait cru que regarder un si grand nombre de films serait source d’inspiration pour un réalisateur ? Haha. J’ai également trompé l’ennui en trollant (poliment) sur la page Facebook d’une station de radio locale de Cork. Vous pouvez voir mes plus grands faits d’armes sur ma page Instagram (@brendanfeelgoodlost) si vous le souhaitez.
Pour voir Jam (Ça coince), rendez-vous aux séances de la compétition internationale I12.